La Journée internationale des femmes et des filles de science, célébrée chaque année le 11 février, a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies afin de promouvoir l’accès et la participation pleine et équitable des femmes et des filles à la science.

Cette journée permet de rappeler que les femmes et les filles jouent un rôle essentiel dans la communauté scientifique et technologique et que leur participation doit être renforcée. La célébration est menée par l’UNESCO et ONU-Femmes, en collaboration avec des institutions et des partenaires de la société civile qui promeuvent l’accès des femmes et des filles à la science ainsi que leur participation à la science.

A cette occasion, femmes et filles de science membres d’ANITI nous parlent de leur parcours, de leurs choix de carrière et de leur rôle au sein de la communauté scientifique.

Elodie Chanthery

M’orienter vers la science n’a pas été un choix évident car j’adorais à la fois les lettres et les sciences. Les sciences se sont imposées car elles m’offraient un terrain de jeu bien plus vaste à mon goût. 
J’aime le côté “résoudre des énigmes, des problèmes non résolus” de la science, et mon métier de chercheuse répond très bien à ce goût.   

Je suis maître de conférences à l’INSA de Toulouse et chercheuse au LAAS et dans ANITI. Du côté enseignement, je pense apporter une approche moderne de l’enseignement. Je suis très investie dans les approches d’enseignement actives et plurielles. Je développe par exemple des cours avec plus de participation des étudiants, ou des méthodes de pédagogie par le jeu. J’ai aussi participé à des activités de vulgarisation scientifique, en développant un escape game sur l’intelligence artificielle qui est joué dans les lycées cette année. Je pense qu’il est très important que tout le monde soit formé et puisse avoir un avis éclairé sur les technologies qui nous entourent aujourd’hui. 

Du côté recherche, j’essaie de travailler sur des sujets scientifiques qui ont du sens pour moi, même si ce n’est pas toujours facile : rendre des systèmes plus sûrs en augmentant leur autonomie, faciliter la décision des opérateurs, donner des conseils pour la maintenance des systèmes pour que leur durée de vie soit la plus longue possible, rallonger la durée de vie de batteries… J’essaie de faire ça avec une démarche la plus intègre et éthique possible, en m’interrogeant sur la finalité de mes recherches, notamment en me demandant par qui et dans quel but elles sont utilisées. J’essaie de former les étudiants autour de moi (les étudiants, les doctorants…) dans cette même philosophie. 

Les sciences me permettent aussi de me sentir utile à la société : trouver des solutions pour améliorer la vie des gens, la rendre plus facile, plus humaine, plus verte aussi.

Elodie Chanthery – Maître de conférence INSA Toulouse, chercheuse au LAAS et chercheuse associée au sein de la chaire ANITI Synergistic transformations in model based and data based diagnosis

Céline Castets – Renard

Je ne suis pas scientifique mais juriste.

Au plan de la recherche en droit, les sujets en droit de l’IA sont récents et en plein déploiement. J’ai toujours voulu travailler sur des sujets novateurs, peu explorés jusqu’à présent, c’est la raison pour laquelle je travaille depuis plus de vingt ans sur les sujets liés au numérique.

En outre, les technologies d’IA posent beaucoup de questions juridiques, mais aussi éthiques et sociales. Je m’intéresse plus largement à l’impact social de ces technologies et il me paraît fondamental d’avoir un regard social critique sur ces technologies pour pousser à un déploiement utile pour l’humain mais aussi respectueux de l’environnement.

Je pense que ma recherche en droit de l’IA et des implications sociales que cette technologie engendre est utile pour éclairer les décideurs publics, afin d’élaborer des règles pertinentes d’encadrement de l’IA.

Elle est aussi utile plus largement au grand public qui doit être informé et formé sur les enjeux sociaux, dès lors que le déploiement de l’IA concerne l’ensemble de la société.

Il me paraît nécessaire d’informer sur les bienfaits mais aussi les risques de l’IA, en particulier envers les plus vulnérables pour que nous soyons collectivement conscients de ces enjeux et exigeants sur les conditions du déploiement de ces technologies.

L’inclusion de tous est cruciale pour préserver nos valeurs et protéger les droits humains.

En outre, l’IA ne doit pas seulement être “centrée sur l’humain” dans une vision anthropocène mais être aussi conforme aux objectifs de développement durable.

Céline Castets – Renard – Professeure titulaire de l’Université d’Ottawa – Porteuse de la chaire Law, Accountability and Social Trust in AI – ANITI

Jingling Zhang

I graduated from University Jean Jaurès last year and am now working as a research fellow in the Center for Collective Learning of ANITI. 

I chose to do research because it is a career full of creativity and challenges. Doing research allows me to think about how the world works and keep testing new ideas. The most exciting thing about working in science is that you never stop learning new things and the exploration of the world makes you feel more the greatness of nature and human society. 

Jingling Zhang – Research Assistant – Center for Collective Learning ANITI

Nathalie Barbosa Roa

Depuis toute petite je suis curieuse et fascinée par les évènements qui m’entourent, de ce fait la science a été une évidence.
Avoir le pouvoir de prédire le résultat d’une action, mais aussi pouvoir expliquer le pourquoi d’un phénomène vu… C’est avoir des super-pouvoirs ! et qui n’a pas rêvé d’être une super héroïne ou un super héros ?

La science n’est pas un affaire de certains pays, certaines religions ou certains genres, la science est ouverte, sans discrimination, à toutes et tous !

Le savoir donne du pouvoir et des grands pouvoirs naissent les grandes responsabilités. Plus qu’à la communauté scientifique, les scientifiques se dédient à leur société. Personnellement, je fais de la science appliquée. J’utilise l’IA pour réduire la pénibilité des tâches récurrentes dans l’environnement industriel. Je travaille sur de projets qui améliorent la qualité de vie des travailleurs en augmentant en même temps la qualité des produits.

Je pense apporter a la communauté scientifique une approche centrée sur l’humain. Nous misons sur l’aide à la décision de l’humain plutôt que son remplacement. J’espère que cette approche pourra inspirer d’autres scientifiques et communautés dans le monde pour une utilisation plus éthique de l’IA. 

Nathalie Barbosa Roa – Industry 4.0 – Data Scientist chez VITESCO et co-chair Synergistic transformations in model based and data based diagnosis

Mariana Macedo

I am Brazilian, but I have been moving around a lot. I completed my PhD in Computer Science at the University of Exeter in 2020, and I am a Postdoc at the Center for Collective Learning at ANITI (University of Toulouse).

Doing research is a natural path for those that like to study and solve complex challenges and issues. I chose Computer Science because the field teaches tools and skills to solve diverse and broad problems in society, health, politics, and economics. 

As a woman in Computer Science, I am involved in outreach groups, such as Women in Network Science @WiNS_Society, and I have published in gender issues including improving breast cancer diagnosis

I model social interactions among natural and artificial agents in swarm-based algorithms to explain the emergence of complex behaviour and I am also interested in the mechanisms that might perpetuate inequality in academia and in mobility, and their implications for labor market outcomes and career opportunities

Mariana Macedo – Post – doctorante Center for Collective Learning ANITI

Charlotte Lacoquelle

Je ne me destinais pas dès l’enfance à faire des études scientifiques car j’étais passionnée de littérature et de langues. C’est au lycée, en seconde, lorsque j’ai participé à une formation pour passer le Brevet d’Initiation Aéronautique (BIA) que j’ai découvert l’aviation. Prise de passion, j’ai su que je voulais en faire soit mon métier, soit un hobby, et que pour cela je devais me diriger vers les sciences. J’ai ensuite rencontré lors d’un salon une pilote d’hélicoptère de l’armée française qui m’a inspirée de par son courage et sa détermination.

Depuis, j’ai opté pour le métier d’ingénieure en mécatronique puis de chercheuse en data science. A partir du lycée il m’a fallu de la persévérance pour passer les étapes : classes préparatoires, école d’ingénieur, stages. Ces études sont non seulement exigeantes, mais elles ne sont pas non plus accueillantes pour les filles.

De mon point de vue, on nous en demande beaucoup plus qu’aux garçons. Il faut prouver qu’on mérite notre place et au moindre signe de faiblesse on ne manque pas de nous dire que nous ne sommes pas assez fortes mentalement pour le métier. Si j’ai voulu faire des sciences, c’est par intérêt pour la technique mais aussi pour avoir un rôle à jouer dans l’avenir de la société.

En tant que chercheuse, je souhaite contribuer à mon échelle aux domaines de l’intelligence artificielle et de la robotisation en tenant compte leurs impacts sociaux et environnementaux.

Les choix et les avancées technologiques, le développement des modèles d’IA et tous les autres enjeux scientifiques d’aujourd’hui ne doivent pas avoir lieu sans les femmes. Pour cela, il faut que beaucoup plus de jeunes filles s’orientent vers les sciences dès le lycée et qu’elles aient plus de modèles féminins auxquels s’identifier afin de trouver leur voie.

Charlotte Lacoquelle – Doctorante 1re année – thèse cifre LAAS CNRS – VITESCO – ANITI

Dana Pizarro

In my case, I discovered my passion for sciences when I was in high school and I started to participate in the Math Olympiads. It was there when I realized that science is in our everyday life and we all use it. That motivated me to think about the idea of being a scientist. The decision to do my undergraduate studies in math was not easy, it is known that not everywhere scientists are recognized by their work and effort, and even more being a woman. However, I decided to take the challenge and now, after many years of that decision, I am happy and proud to have made such a decision, to have followed my passion.

My contribution is not only from the professional side, where I contribute publishing in leading journals and presenting my work in high-level conferences, but also from the social side, trying to help new generations by bringing them my personal and professional experience. To motivate and encourage young women to consider science as a career option is also part of my goals as a scientist. 

My research topics are of interest to different scientific communities: Economics, Computer Science, Artificial Intelligence, Management Science, and so my work contributes to all of them. However, I think that it is also important to contribute to society. In my case in particular, my research contributes mainly to the design of algorithms and mechanisms to efficiently solve problems in which one or more agents must make a decision.

I highlight here that, although sometimes there is not a direct or explicit contribution from science to society, I believe that all scientific work contributes to the development and welfare of society

Dana Pizarro – Post-doctorante TSE – ANITI

Raphaëlle Roy

J’ai fait le choix de m’orienter vers la science par curiosité, mais aussi pour l’amour des études, le goût de l’autonomie et la place laissée au doute. On dit qu’un.e scientifique est une personne qui doute. 

Aujourd’hui je peux dire que, de par mon parcours et métier, je contribue à la découverte des connaissances tout en doutant et critiquant.

Raphaëlle Roy PhD – Associate Professor (tenured) of Neuroergonomics & Physiological Computing Department of Conception and Control of Aeronautical and Spatial Vehicles ISAE-SUPAERO

Livia Vilela Parente

Comme tout.e. autre scientiste, j’ai toujours été une curieuse, et pour les curieux, apprendre et poser les questions est un besoin.

Je pense apporter à la communauté scientifique et à la société mon envie, ma passion et cette volonté de connaitre toujours plus.

Livia Vilela Parente – Doctorante – IRIT – Continental – ANITI

Louise Travé-Massuyès

Curiosité, envie de découvertes, envie d’exploration m’ont menées à la science. Longtemps, et en particulier quand je me suis orientée, la science a été synonyme de progrès, d’un monde meilleur. L’est-elle encore aujourd’hui ? 

Mon apport est une petite brique à l’édifice scientifique. Elle participe à l’avancement des connaissances, à la proposition de technologies nouvelles que la société va s’approprier … pour le bien ou pour le mal … qui sait ? il est bien trop tôt pour juger tant il faut du recul pour évaluer ces choses-là.

Louise Travé-Massuyès Research Director — LAAS CNRS  – Chair on Diagnosis — ANITI  

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